L'apparition des grandes et moyennes surfaces en Russie, dont
le succès est indiscutable, a modifié les comportements
de consommation. Un hypermarché tel que celui d’Auchan
Kommunarka à Moscou
accueille chaque jour autour de vingt mille visiteurs, ce qui
est sans comparaison avec les fréquentations habituellement
réalisées par le groupe. De même, les files
d’attente dans certains rayons tels que la boulangerie
seraient inconcevables en France ou en Belgique.
Les Moscovites ont désormais pris pour habitude de faire
leur courses tard dans la soirée, de telle sorte que
les caisses des hypermarchés ne désemplissent
pas avant 23 h 30. Auchan Kommunarka ne ferme-t-il ainsi ses
portes qu'à deux heures du matin. Et ce chaque jour,
le dimanche constituant la seconde meilleure recette hebdomadaire,
après le samedi.
Dans les années 1990, les consommateurs étaient
en priorité attirés par des des produits bon marché.
Désormais, ils le sont de plus en plus nombreux à
priviligier les produits de qualité, sans que le prix
pour les articles étrangers ne soit un obstacle majeur.
Les parfums, les foulards, les costumes, les paires de chaussures
représentent souvent un mois de salaire, mais leurs ventes
sont en forte progression. Ce facteur est à relier au
fait que le crédit à la consommation est en train
d'émerger dans certains grands magasins de grandes villes
de Russie.
Pour les classes moyennes, les prix ne représentent
plus le premier critère de choix. Elle a abandonné
la vieille formule « Nos enfants vivront mieux»,
elle veut consommer « Aujourd’hui et maintenant
». Après des années de pénuries,
les Russes ont envie de consommer. Ils sont connus comme étant
de « bons vivants », sont portés sur l’apparence
extérieure et leurs achats peuvent souvent s’écarter
considérablement de leurs revenus, quitte à devoir
économiser pendant des mois. Par exemple, la demande
des consommateurs locaux est forte dans le domaine de la parfumerie,
en dépit du niveau élevé des prix. La fascination
dans le passé pour les produits étrangers cède
aujourd’hui la place à une fidélité
grandissante pour les produits locaux : les prix sont plus avantageux,
la qualité s’améliore et le risque de contrefaçon
est moindre. Cela concerne principalement les produits alimentaires,
souvent considérés par les consommateurs comme
plus sains que ceux des sociétés étrangères.
Mais dans certains secteurs les producteurs russes doivent encore
beaucoup travailler pour améliorer leur réputation.
Ainsi les produits de maquillage souffrent toujours d’une
très mauvaise réputation qui date de l’époque
soviétique et le « made in France » fait
beaucoup mieux vendre. De nombreux escrocs utilisent ainsi l’image
de la France pour vendre leurs contrefaçons en collant
de fausses étiquettes « made in France »
sur leurs produits.
En outre, le consommateur russe moderne est devenu plus soucieux
de ses droits. Alors qu’à l’ère soviétique
se plaindre d’une mauvaise qualité de service ou
de la mauvaise qualité d’un produit était
une perte de temps, aujourd’hui le marché élimine
progressivement les vendeurs peu respectueux de la clientèle
et les produits qui ne satisfont pas les attentes des consommateurs.
Toutefois on constate qu’une mauvaise qualité de
service « à la soviétique » est encore
assez fréquente.
Près de 85 % des revenus des "Nouveaux Russes"
sont dépensés en achats de consommation courante.
Ceux-ci sont friands de produits de luxe (vêtements haute
couture, parfums...) et apprécient les grandes marques
étrangères. La consommation de produits de luxe
stagne toutefois, car les « Russes riches » préfèrent
acheter ces articles directement sur place, comme à Paris
par exemple.
Depuis la crise de 1998, la classe moyenne développe
en revanche une certaine propension à épargner.
A cause d'une confiance de la population limitée dans
la stabilité de l'économie nationale, les placements
sont souvent réalisés à l'étranger
ou alors en Russie dans des valeurs sures telles que limmobilier
et les terres. La majorité des Russes gardent encore
leurs économies en dollars à la maison, ce qui
leur permet de se protéger contre l’inflation.
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