La privatisation des sociétés d'État,
lancée en 1992, a représenté un pivot majeur
du processus de réforme. Le gouvernement russe a clairement
fait le choix de diminuer le poids de lEtat dans léconomie
et à ne plus subventionner les entreprises qui sont en
faillites. Les deux principaux organes participant au programme
de privatisation sont le "Comité de l'État
pour l'administration du patrimoine de l'État russe"
ou GKI, et le Fonds du patrimoine russe. Quant à la loi
sur la réforme agraire, elle exclut le retour de la terre
à ses propriétaires d'avant la révolution
où à leurs héritiers.
Entre 1992 à 1994, une première méthode
de privatisation, appelée la privatisation forcée
ou accélérée, a été mise
en oeuvre sous la forme de bons (vouchers), afin de subventionner
la population locale. Chaque citoyen russe obtenait pour un
montant symbolique des bons de privatisation, échangeables
contre des actions des sociétés d'État.
En pratique, les gens ne savaient pas très bien ce qu’il
fallait faire avec les vouchers et les vendaient souvent à
un prix très faible aux nouvelles organisations financières
et aux fonds d’investissements.
A partir de 1994, la privatisation se fit en numéraire
et permit dans une certaine mesure de renflouer les finances
des gouvernements locaux et fédéraux. En pratique,
le programme de privatisation a été décrit
comme la plus grande vente à rabais de l'histoire, phénomène
qui a bénéficié à la population
dans son ensemble, mais plus encore à des personnes bien
introduites.
Par conséquent, les grands monopoles d’Etat ont
été partagés entre les réseaux mafieux
et les oligarques qui se sont ainsi procurés de nombreux
biens de façon douteuse. Par exemple, en août 1997,
la holding Interros, de l’oligarque Potanine, a acquis
38 % des actions de Norilsk, la principale firme dans le secteur
du nickel et du cuivre, pour 250 millions de dollars, alors
que le group Norilsk réalise un chiffre d’affaires
annuel de l’ordre de 3 milliards de dollars. Beaucoup
d’oligarques, hommes d’affaires richissimes, ont
constitué leur fortune lors des privatisations, accompagnées
de scandales immobiliers auxquels ont été mêlés,
entre autres, des capitaux étrangers. Dans leur ensemble,
les Russes sont donc favorables au réexamen des privatisations.
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